des finasseries du monde politique. Il envisageait favorablement l'existence d'une communauté juive en Palestine placée sous sa couronne. Dans son univers tribal, la race était un faéteur important et il considérait les Juifs comme membres de la famille sémitique. Dans l'un de ses messages qui paraît incroyable aujourd'hui, il s'excuse de ne pas pouvoir prendre part à une conférence sioniste pour des raisons purement matérielles et il ajoute que de telles manifestations sont importantes pour la compréhension entre " deux nations qu'unissent de si vieux liens ". En 1919, il écrivait au leader juif américain Félix Frankfurter: " Nous savons que les Arabes et les Juifs sont des frères de race. Nous ferons tout ce qui eSt en notre pouvoir pour faire accepter les propositions sionistes à la Conférence de la Paix et nous accueillerons de tout cœur les Juifs qui reviennent cheq_ eux. Le mouvement juif, pas plus que le nôtre, n'eSt un mouvement impérialiste. C'eSt un mouvement national... Je crois vraiment qu'aucun de nous ne peut se passer de l'autre pour atteindre son but. "

Deux mois plus tôt le fameux accord Weizmann-Feyçal avait été mis au point sous les auspices de Lawrence. Il reconnaissait dans son préambule: " La parenté et les liens de longue date qui existent entre les Arabes et les Juifs. Il ajoutait que le plus sûr moyen d'atteindre à l'accomplissement de leurs aspirations {était) la collaboration laplus étroite possible. " L'accord prévoyait l'aide de l'Organisation sioniste pour la formation d'un grand État arabe et le soutien arabe à l'État palestinien. L'accord disait aussi " toutes les mesures seront prises pour encourager et Stimuler /'immigration des Juifs sur une grande échelle. " Fait significatif: la Grande-Bretagne devait arbitrer tous les conflits.

Cet accord ne vit jamais le jour. Fayçal qui avait signé l'accord sans l'autorisation de sa famille, avait posé comme condition l'acceptation de ses prétentions sur la Syrie par la Conférence de la Paix. Ce qui ne fut jamais obtenu. Les Français s'étant emparés de Damas en chassèrent Fayçal et, par la même occasion, les nationalistes syriens et palestiniens. Mais les sionistes n'en furent pas très affeétés. En avril 1920, leurs revendications étaient acceptées par la Conférence de la Paix siégeant à San Remo.

Les relations anglo-sioniStes connurent vingt années durant de fréquents orages. Les fonctionnaires britanniques avaient du mal à établir un langage commun avec les dirigeants sionistes d'origine

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