par Lord Peel proposa pour la première fois le partage de la Palestine et l'installation de l'État juif dans une partie du pays.

Ben Gourion était alors un leader national, une figure internationale. L'affrontement entre la nouvelle nation hébraïque et le régime colonial britannique devenait inévitable. Mais Ben Gourion était prudent. Il s'opposa à la lutte clandestine de YIrgoun. Il la dénonça et alla parfois jusqu'à fivrer ses combattants à la tendre police britannique. Ce n'était plus cependant en vertu d'une lutte de principes. Tout autant que Jabotinsky il était pressé de voir s'établir un État juif. Simplement tous deux n'étaient pas d'accord sur les meilleurs moyens à employer.

Ce fut la deuxième guerre mondiale qui donna l'élan final à l'idée d'un État juif. La tragédie qui s'abattit sur les Juifs européens, en hébreu Hashoah (l'HolocauSte) changea complètement la scène politique et psychologique.

Tout au long de la guerre, les chefs sionistes ne firent pas grand-chose pour sauver les Juifs voués au massacre dans l'Europe occupée. C'eût encore l'objet d'une chaude controverse en Israël que n'a pas exorcisé le procès Eichmann. Nombreux sont ceux qui pensent que tout n'a pas été tenté. On aurait pu, par exemple, parachuter des centaines de combattants de YIrgoun et de la Haganah en Europe ou encore faire pression sur les Anglais et les Américains pour qu'ils bombardent les voies ferrées conduisant aux camps de la mort ou encore obliger par la force des armes les Anglais de Palestine à ouvrir grandes les portes du pays aux milliers de Juifs sortis d'Europe en fraude. Mais en fait tous les leaders sionistes, aussi bien que les deux groupes dissidents clandestins (la Haganah et YIrgoun) s'occupaient surtout de politique palestinienne et non de pobtique juive. L'Agence juive recrutait de jeunes membres de la Yùhuv pour grossir les rangs de la Brigade juive dans l'armée britannique. S'il leur était parfois possible de détourner des armes au profit de la Haganah, ils ne pouvaient par contre rien faire pour le sort des Juifs jusqu'à la fin de la guerre. Les dirigeants de YIrgoun aussi furent d'accord avec cette politique jusqu'en 1944, date à laquelle ils reprirent la lutte contre les Anglais.

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