ou quatre millions de Juifs au cours des dix prochaines années Il s'agissait de John FoSter Dulles (notons en passant que depuis quinze ans au moins, moins d'un million de Juifs ont émigré et que les possibilités d'immigration sur une grande échelle restent très minces).
Ainsi alerté, le gouvernement israélien transmit différentes propositions aux Britanniques. Il faisait des objedtions à l'évacuation de la région de canal de Suez, demandait que l'évacuation soit assortie de garanties pour le passage des bateaux israéliens et que l'équilibre des forces soit maintenu. Deux jours plus tard, un groupe de conservateurs anglais composé des éléments les plus réaétionnaires qualifiés de " rebelles de Suez " parce qu'ils s'opposaient à l'évacuation du Canal sautait sur le prétexte fourni par la protestation israélienne et réclamaient l'arrêt immédiat des négociations avec l'Égypte.
Mais tandis que les Anglais hésitaient, les Américains fonçaient. Le ii avril 1954, M. Henry Byroade fit sensation en déclarant qu'Israël devait renoncer à son attitude conquérante ainsi qu'à l'idée que la violence, en matière de politique, eSt payante. Deux jours plus tard, il annonçait que l'aide américaine à Israël allait être interrompue et celle destinée au développement des pays arabes augmentée. Le 17 avril, Nasser devenait officiellement Premier ministre, non sans avoir purgé le gouvernement de tout élément favorable à Naguib.
Tout au long de cette période, la tension ne cessa de croître le long de la frontière jordanienne. Les actes de terrorisme arabes étaient devenus monnaie courante. Les Israéliens répliquaient par des représailles massives approuvées aussi bien par Lavon que par Dayan. Lavon devait plus tard accuser Dayan de ne pas s'être conformé aux ordres reçus et d'avoir intensifié les représailles autorisées par le gouvernement. De son côté, Dayan accusa Lavon d'avoir voulu se rendre populaire auprès des officiers en ordonnant des raids qui n'étaient pas absolument nécessaires. A cette époque une histoire circulait en Israël: le Premier ministre Sharett ouvrait tous les matins son journal en tremblant, se demandant ce que Dayan et Lavon avaient bien pu manigancer encore pendant la nuit.
Pour comprendre ces événements, il faut connaître l'état d'esprit