lors de la guerre des Six jours). Dayan eSt et restera toujours antiarabe. Il eSt ce que les Américains appellent " un chasseur d'indiens ".

Si l'on relisait les milliers de discours, d'articles et de déclarations qu'a pu faire Moshé Dayan, on n'en découvrirait qu'un seul qui exprime ce qu'il pense réellement. C'eSt l'éloge funèbre qu'il prononça aux obsèques de Roy Rotemberg. Roy, qui appartenait au kibboutz Nahal Oz, face à Gaza, avait été tué quelques mois avant la guerre du Sinaï par des Arabes qui s'étaient infiltrés en Israël dans l'espoir d'y dérober du grain. Il les poursuivait à cheval pour leur faire peur quand il fut abattu. Contrairement à son habitude, Dayan parut très affedié et il rédigea un petit discours qu'il lut aux obsèques. Voici le credo de Dayan tel qu'il l'exprimait à l'âge de quarante et un ans:

" Ne lançons pas aujourd'hui d'accusations contre les meurtriers. Qui sommes-nous pour discuter de leur haine? Voici huit ans qu'ils nous voient depuis leurs camps de réfugiés de Gaza, faire du sol où vécurent leurs pères, notre sol et notre demeure... Nous sommes une génération de colons. Sans le casque d'acier et le canon, nous ne pouvons planter un seul arbre ni bâtir une seule maison. Mais nous ne devons pas reculer lorsque nous voyons fermenter la haine qui remplit la vie de centaines de milliers d'Arabes qui nous observent à l'entour. Ne détournons pas un seul instant nos yeux de notre tâche afin qu'elle ne nous échappe pas des mains. C'eSt là le destin de notre génération, le choix de notre vie: être préparés, armés, forts, durs, sinon l'épée glissera de nos mains et notre vie s'éteindra. "

La philosophie de Dayan eSt celle d'un homme né dans la guerre, qui a vécu toute sa vie dans la guerre, qui a toujours fait de la guerre le centre de ses pensées. Toute l'histoire personnelle de Moshé Dayan eSt en rapport avec la lutte entre les Arabes et les Hébreux.

Ses parents, émigrés d'Ukraine, s'étaient rencontrés à Degania, le premier kibboutz de Palestine et s'étaient mariés contre la décision du kibboutz (à cette époque on croyait encore que le mariage

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