de gros pouvoirs. Mais son ministre n'eSt pas forcément le prince régnant de la politique israélienne. L'obje&if évident de Dayan eSt d'obtenir le poSte de Premier ministre. Mais cela dépendra dans une large mesure du tour que prendront les événements et de l'évolution de l'opinion dans le pays. Immédiatement après la guerre des Six jours, un sondage d'opinion révélait que si plus de quatre-vingts pour cent des Israéliens voulaient voir Dayan au poSte de ministre de la Défense, il n'y en avait plus que vingt pour cent qui voulaient le voir à la tête du gouvernement. Abba Eban obtenait un pourcentage équivalent.

Si Israël devient décidément une nation chauvine et acquiert la conviâion que la guerre contre les Arabes eSt inévitable à l'avenir, alors Dayan peut fort bien devenir Premier ministre. Si c'eSt l'esprit de modération qui prévaut, il peut se retrouver chef d'une minorité aétiviSte, dépassée par l'histoire.

Les déclarations de Dayan concernant les territoires occupés ont été bruyantes mais contradictoires. Au cours des deux premiers mois qui suivirent la guerre, il fit au moins une demi-douzaine de déclarations, chacune d'elles annulant la précédente. Il a tour à tour préconisé l'installation d'un État palestinien autonome, une Fédération entre Israël et la Jordanie, enfin l'annexion de Gaza et de la rive oueSt du Jourdain.

A l'ouverture de la dernière conférence du Kafi, en décembre 1967, il prononça un discours - programme en six points d'une singulière ambiguïté:

1. Sauvegarder le caractère juif de l'État d'Israël dans sa composition et dans sa population.

2. Assurer la reconnaissance d'Israël comme État juif souverain par ses voisins.

3. Obtenir l'égalité internationale des droits dans la région y compris la liberté de navigation dans toutes les voies d'eau internationales.

4. Tracer les nouvelles frontières, qui sauvegarderaient l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'État.

5. Créer des frontières qui exprimeraient l'attachement des Juifs à leur patrie historique.

6. Essayer d'obtenir des accords de fait avec les Arabes, dans le contexte desquels serait réglée la question des réfugiés arabes.

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