et écraser leurs grèves, lesquelles grèves ont un aspeCt insensé: elles sont autant dirigées contre PHiHadrouth que contre la politique gouvernementale de bas salaires, que contre les employeurs. On en arrive à des situations aberrantes où les termes d'un conflit sont exprimés dans une rencontre par trois amis, tous trois membres de la direction du même parti, l'un représentant les travailleurs en grève, l'autre l'usine, propriété de la HiHadrouth, le troisième enfin étant le délégué du ministère du Travail!

On pourrait dire de YHiHadrouth qu'elle eSt moins une fédération de travailleurs qu'une fédération de partis puisqu'à l'intérieur de cette grande centrale, le pouvoir eSt divisé proportionnellement entre les principaux partis ouvriers, chacun fournissant des fonCtion-naires dans toutes ses institutions et à tous les échelons.

Chaque parti sioniste représente un véritable empire économique.

Le parti de gauche Mapam possède des douzaines de kibboutzim qui sont partie intégrante de ses Structures et qui financent ses campagnes électorales, ses institutions, son réseau de contaCts dans le monde entier. Ces kibboutzim ont investi dans l'induStrie et dans d'autres seâeurs de l'économie. Ils ont un chiffre d'affaires de centaines de millions de livres israéliennes et attendent de leur parti qu'il veille à leur fournir subsides et crédits de l'État. C'eSt un facteur d'importance dont le parti doit tenir compte chaque fois qu'il eSt appelé à se joindre à une coalition gouvernementale.

Le Parti religieux sioniste possède deux banques, plusieurs entreprises, signe de l'importance de la pression religieuse. Les salaires qu'il alloue à des milliers de rabbins, inspecteurs de cuisine casher, inspecteurs anti-porcs, sont en fait payés par le gouvernement et les municipalités ainsi que les hôtels et compagnies de navigation.

Les partis de droite, quant à eux, gèrent indirectement plusieurs entreprises. Le plus puissant, le Mapaï, force dominante sur la scène politique depuis 35 ans, exerce son pouvoir dans tous les domaines de l'économie depuis les banques et les gigantesques sociétés, jusqu'aux associations de petits commerçants et propriétaires. On eâtime à 250 millions de francs les sommes dépensées

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