tien et de l'intervention de l'État, accordés ou retirés sans aucun recours, sur des critères qui n'ont rien d'objeCtif.

Il y a une raison à cet arbitraire. Au cours des premières années d'existence du nouvel État, l'argent servait en Israël à des centaines de milliers d'immigrants pour lesquels il était urgent de créer de nouveaux emplois. On construisait des usines en toute hâte sans penser toujours à leur rentabilité future. Certains investissements se sont par la suite avérés très fructueux, d'autres pas du tout. De nombreux seCteurs de l'économie dépendent entièrement des subventions gouvernementales, ce qui donne au gouvernement des pouvoirs économiques décisifs.

Les partis politiques qui à leur tour contrôlent le gouvernement partagent donc ces pouvoirs, le Mapaï se taillant la part du lion. Un parti bien organisé utilise les profits qu'il retire de l'aide du gouvernement, de l'Agence juive, des municipalités, de YHifia-drouth ainsi que les bénéfices que lui fournissent ses propres entreprises pour financer sa campagne électorale. S'il remporte quelques sièges de plus, il peut les monnayer contre de nouveaux avantages économiques au moment où il eèt fait appel à lui pour une coalition gouvernementale.

Au centre du pouvoir eSt le Mapaï qui détient les poètes de commande des ministères importants, allant de la présidence du Conseil au secrétariat général de YHiïîadrouth, à la mairie de toutes les villes importantes. Avant même de voir le Kafi et Achdout-Haavada rejoindre ses rangs et devenir, en 1968, le parti du Travail israélien, alors qu'il ne détenait que le tiers des votes, le Mapaï contrôlait déjà complètement la vie politique. Personne ne pouvait espérer devenir président du Conseil sans être appuyé par le Mapaï. Moshé Dayan n'avait aucune chance de succéder à Levi Eshkol tant qu'il n'était pas inscrit au Mapaï. Ceci explique qu'il ait avec tant d'ardeur essayé de réintégrer le liafi (dissident du Mapaï, parti de Ben Gourion) dans le Mapaï, en dépit de l'opposition violente de son protecteur, Ben Gourion. Mais malgré ses efforts, malgré le rattachement du Rafi au Mapaï, Dayan a peu de chances d'accéder à un poète de dauphin. Il n'eàt pas homme à " avancer " à l'intérieur du parti, composé de chefs de bureaux en tous genres, chefs de cabinets de ministres petits leaders ouvriers locaux. On n'y fait pas de coup d'éclat. Les déci-

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