resteront sans lendemain. Les médiateurs, intermédiaires, messieurs bons offices peuvent à certains moments jouer un rôle non négligeable, mais en aucun cas ils ne sauraient se substituer à une confrontation direfte entre Israël et les Arabes.

Mais quels Arabes?

Cette question essentielle eSt souvent perdue de vue. Pour moi la réponse eSt: avant tout, la nation arabe palestinienne.

Il y a au Moyen-Orient une question qui n'a pas encore été résolue: celle de savoir si les Arabes constituent une nation ou un groupe de nations. En|d'autres termes, les Arabes pourraient ils et devraient-ils s'unir en un seul grand État arabe qui s'étendrait du Maroc aux frontières de l'Iran, ou bien devraient-ils conserver les États différents qui existent actuellement? L'idée d'unité eSt inhérente au mouvement national arabe. Les Arabes se tournent avec nostalgie vers l'époque glorieuse, mais brève, où le monde arabe dans son ensemble, l'Islam tout entier, était uni sous le même Caliphe. A l'époque moderne aussi bien le parti Bans (Résurrection) implanté en Syrie que Nasser se sont faits les champions de l'idée d'un grand État arabe unifié. Pourtant il semble bien que cette idée ait échoué. Comme en Europe et en Afrique, comme au sein du bloc soviétique même, de petits États s'accrochent de nos jours à leurs propres intérêts, à leur existence politique autonome même s'ils admettent une idée d'unification régionale.

Chaque peuple arabe constitue un État, à l'exception d'un seul: le peuple de Palestine. Il eSt le grand perdant de la guerre de 1948. La résolution de partage des Nations unies le 29 novembre 1947 préconisait la création d'un État arabe indépendant constitué par la Palestine non oétroyée à l'État juif. Mais cet État arabe ne vit jamais le jour.

La guerre, que les Arabes de Palestine déclenchèrent eux-mêmes pour empêcher le partage du pays, créa de nouvelles réalités. Au cours de la guerre de 1948, qu'Israël n'avait pas souhaitée, une partie des régions attribuées à l'origine aux Arabes fut conquise. Les États arabes voisins qui avaient envoyé leurs armées en Palestine " aider leurs frères " ont annexé plus tard

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