de négociations secrètes. Il nous faut savoir exactement ce que vous êtes prêts à donner en échange de cette reconnaissance, avant que n'importe lequel des chefs arabes ne fasse le moindre pas. "

Ainsi se crée un nouveau cercle vicieux qui permet à Israël et aux pays arabes d'ajourner toute décision. Cet attentisme paralyse le débat en Israël et personne ne sait plus où en eSt l'opinion publique. Dans tous les partis, une coupure s'opère entre pardsans de l'annexion et partisans de la fédération. Ceux qui réclament un " Grand Israël " sont les plus bruyants et font beaucoup parler d'eux dans la presse à gros tirage, mais les autres sont plus nombreux et plus influents qu'ils n'en ont l'air. Fait significatif, on retrouve les partisans d'une fédération palestinienne aux plus hauts échelons de l'armée israélienne - laquelle, contrairement à la plupart des armées, eSt le milieu le moins chauvin et le plus sensé de la société israélienne. Les gouverneurs militaires des régions occupées, et de nombreux hauts fonctionnaires civils sont beaucoup plus en faveur d'une politique libérale que nombre de journalistes et d'hommes politiques.

Il y a deux ans, j'avais fait mettre au vote à la Knesset une résolution exigeant des démarches immédiates pour créer une République palestinienne. Le premier paragraphe disait: " La Palestine dans son ensemble eSt la patrie de deux nations, la nation hébreue et la nation arabe palestinienne. " Je proposais que les deux nations, Israël et la République de Palestine, forment une fédération.

Un seul député vota pour ma résolution. Mais à l'issue de la séance parlementaire, douze d'entre eux, appartenant aussi bien au parti de droite Herout qu'à celui de gauche Mapam s'approchèrent de moi, dans la salle des pas perdus, pour m'assurer de leur soutien individuel et m'exprimer leur regret: " J'aurais aimé voter pour votre résolution. " Mais c'était impossible, la discipline de parti l'interdisait. Tous les grands partis soutenaient la politique attentiSte du gouvernement.

" J'attends, disait Dayan, que les chefs arabes me téléphonent. " C'eSt la politique israélienne aChielle officielle. Mais attendre des négociations avec les États arabes " existants " signifie aussi exclure automatiquement le peuple arabe le plus directement concerné, le seul qui n'ait pas encore de gouvernement mais avec lequel une solution pourrait être élaborée et appliquée dans l'immédiat.

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