parties du monde. " Après discussion, nous sommes tombés d'accord. Cette solution n'était pas applicable.

Le Statu quo ne peut pas non plus être considéré comme une solution. Les choses ne peuvent pas s'arranger toutes seules. Le temps n'eSt pas un grand guérisseur au Moyen-Orient où la haine mutuelle et la peur s'intensifient au contraire de génération en génération. D'autre part, l'attitude du Statu quo eSt dangereuse. Il faut tenir compte des armements thermo-nucléaires qui vont, c'eSt inévitable, être introduits dans la région dans un avenir très proche. Aussi longtemps que le cercle vicieux dominera la scène politique et qu'Israël redoutera à chaque instant une attaque arabe, on ne peut sérieusement espérer quelle gouvernement se prive encore longtemps de l'arme atomique, qui pourrait fort bien être réalisée d'ici quelques mois. D'autre part, les chefs arabes ne peuvent tolérer une situation où Israël serait seul à posséder la bombe. Si Israël produit la bombe, il faut s'attendre à ce querau moins l'Égypte ou la Syrie accepte la bombe russe ou chinoise, au prix même de leur indépendance.

C'eSt au plus fort de l'alliance franco-israélienne, qu'Israël commença à développer son potentiel nucléaire. Certains pensent que si Israël et les Arabes possèdent tous deux la bombe, il y aurait la paix entre eux comme c'eSt le cas entre les États-Unis et la Russie soviétique. C'eSt un sophisme extrêmement dangereux. La guerre de 1967 a prouvé que dans une situation aussi explosive que celle du Moyen-Orient, une guerre peut éclater à n'importe quel moment et sans que personne ne l'ait voulu. Au Moyen-Orient, le pouvoir peut être usurpé par un fou, ce qui eSt plus difficile à Moscou ou à Washington. Le Statu quo de notre région eSt fragile.

Nous n'avons pas inscrit, sur notre nappe de papier, une solution pourtant populaire en Israël, celle qui verrait les grandes puissances obliger les Arabes à faire la paix, une paix acceptable par Israël, bien entendu, et qui contraindrait les Arabes à reconnaître le Statu quo. Ben Gourion et ses amis ont souvent pris ce désir pour une réalité: un jour, Américains et Russes décideront qu'il eSt de leur intérêt d'imposer une paix dans notre région. Il suffit d'attendre que les deux Grands aient réglé leurs petits différends dans le monde. C'eSt pure absurdité. Non seulement, il y a très peu

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