dirigés contre des femmes et des enfants qu'organisent certaines de ces organisations ruinent l'image qu'on a d'elle. Les revendications grotesques qu'elles ont mises en avant, prétendant avoir tué Levi Eshkol ou blessé Moshé Dayan ne servent pas leur réputation et les font passer pour des farceurs inefficaces.

Mais si ces organisations mûrissaient au point de devenir une force nationale, elles pourraient faciliter les conditions de la paix. Si j'ai raison quand je prétends que la nation palestinienne eât le partenaire éventuel pour créer une Structure de paix dans la région, alors le rôle éventuel de ces organisations - de l'une d'elles ou de toutes - ne peut pas être surestimé.

Une nation ne peut faire la paix que si elle se respecte. Rendre aux Palestiniens le respect d'eux-mêmes, le sens de leur dignité, de leur indépendance vis-à-vis des autres peuples arabes, ce pourrait être la plus grande contribution à la paix de demain.

La réciproque eSt vraie. On ne peut pas faire une paix basée sur le compromis avec un ennemi qu'on ne respeCte pas. Si les combattants palestiniens inspiraient le respect par leurs vertus militaires, par leur manière honorable de se battre, par le sacrifice de soi et l'idéalisme, ils feraient changer l'attitude de plus d'un Israélien vis-à-vis de la solution palestinienne.

C'eSt pourquoi ces attaques terroristes contre des femmes et des enfants, ces vantardises ridicules font plus de mal qu'on n'imagine.

Récemment après une bataille entre un groupe d'El Fath qui traversait le Jourdain et des parachutistes israéliens, au cours de laquelle un colonel israélien fut tué, un journal du soir de Tel-Aviv, extrêmement chauvin, a été forcé de publier le compte rendu de l'un des parachutistes, louant en ces termes le courage des combattants ennemis: " Ils se sont battus comme des lions, ils se sont conduits exactement comme nous l'aurions fait nous-mêmes. " De telles phrases font - indirectement - plus pour la paix que les proclamations bien intentionnées des pacifiâtes.

Au mois de décembre dernier, devant un public de deux mille personnes à Haifa, j'ai demandé au général Haim Hertzog qui eSt l'une des personnalités militaires les plus respectées en Israël s'il pensait qu'un jour nous en viendrions à nous asseoir à la même table que les saboteurs pour discuter avec eux. " Certainement oui,

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