ne tenait pas du tout à mettre la main sur cette richesse pétrolière. Il n'y a pas de marché soviétique pour ce pétrole et il n'y en aura pas pour de nombreuses années encore. Les économistes russes frémissent à l'idée qu'il leur faudrait peut-être l'acheter à des gouvernements arabes pro-soviétiques après la défaite de F " impérialisme américain ").

Toutefois toutes ces considérations perdaient leur importance devant ces deux sujets de craintes graves:

Celui qu'une flambée soudaine dans la région, semblable aux événements de mai-juin 1967 ne crée du jour au lendemain les conditions d'un affrontement général et ne conduise les grandes puissances au seuil de la guerre nucléaire. Avec l'introduâion d'engins nucléaires dans la région ce danger prend figure de réalité effroyable dans les deux capitales mondiales.

Elles craignent enfin toutes deux que la guérilla palestinienne n'ouvre le Moyen-Orient à l'influence chinoise. Cela aussi n'eSt pas impossible. Après tout c'eSt l'humiliation et le désir de revanche arabe qui ont ouvert les portes de la Méditerranée et du Moyen-Orient à la Russie soviétique et les mêmes faéteurs pourraient jouer en faveur de la Chine.

Il faut signaler ici un fait important: au mois d'avril 1969, un important journal soviétique attaqua ouvertement El Eath, l'accusant de vouloir faire régresser l'histoire. Tout en disant la sympathie que lui inspirait l'organisation en tant que groupement de résistance, l'auteur de l'article déplorait ses méthodes et blâmait son intention de détruire Israël. Dans un esprit qui rappelait celui du soutien soviétique à la création d'Israël en 1947, il réaffirmait que Juifs et Arabes ne peuvent plus désormais vivre dans un seul état.

La collaboration des deux grandes puissances dans le Moyen-Orient eSt une des formes que prend la récente alliance russo-américaine dans son combat contre l'ennemi commun: la Chine.

Le nouveau maître à penser de cette politique de collaboration s'appelle Charles YoSt; il eSt depuis peu chef de la Délégation

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