Pour la première fois, nous voyons les < terroristes », les fedayin, l'armée de l'OLP, le terrible ennemi.

Que va-t-il se passer? Les a-t-on prévenus? Comment vont-ils réagir en voyant pour la première fois eux aussi leurs ennemis, les Israéliens, les sionistes?

fe regarde les deux jeunes femmes qui m'accompagnent. Leur visage a pris une teinte grisâtre.

- J'ai peur, dit Sarit.

La première chose qui me vient à l'esprit est une histoire drôle que j'ai entendue il y a des années. Je la leur raconte pour les calmer.

- C'est un riche Américain qui va à Shangaï. Il voit une bonne sœur qui soigne les lépreux. <r Bon sang! Je ne ferais pas ça pour un million de dollars », dit-il. <r Moi non plus! » dit la bonne sœur.

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Je ne l'ai pas vu entrer.

Nous étions assis depuis quelque temps dans l'appartement d'Imad Shakour. Il avait jadis travaillé pour mon magazine et il était maintenant le conseiller d'Arafat pour les affaires israéliennes. Nous bavardions pour passer le temps. De tous côtés, des enfants couraient, des membres de la famille entraient et sortaient. Nous attendions, sans vraiment croire que l'inimaginable allait se produire.

Et tout à coup, il était là. Je le compris en percevant de l'agitation à l'entrée, une tension accrue.

Il entra rapidement, serra dans ses bras quelques-uns de ses proches. Puis il s'avança vers moi avec un grand sourire, me donna l'accolade et m'embrassa sur les deux joues, geste qu'aujourd'hui encore je trouve un peu embarrassant.

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