on trouvait extrêmement difficile de nous donner, pour des raisons que j'espère expliquer dans ce livre. Au lieu de cela, nous obtenions des déclarations qui étaient peut-être claires pour les experts habitués à déchiffrer le langage codé des textes politiques, mais tout à fait inutiles dans le contexte d'une manifestation de masse à Tel-Aviv.

Je disais par exemple:

- Dans leur grande majorité, les Israéliens qui, je crois, sont fondamentalement pacifiques, ont été persuadés par notre propagande officielle que l'OLP ne veut pas vraiment la paix *.

Arafat: - L'OLP?

U.A.: - Comment les convaincre?

Arafat: - Vous savez bien que ce n'est pas vrai! Nous avons proclamé notre approbation au communiqué américano-soviétique d'octobre 1977. Nous avons déclaré que nous l'approuvions! [Ce communiqué mentionnait entre autres « le droit légitime du peuple palestinien » et « des mesures pour assurer la sécurité des frontières entre Israël et les États voisins arabes ».] Donner notre accord à cette initiative, voyez-vous, signifiait que nous l'acceptions dans sa totalité. Nous avons dit que c'était une très bonne plate-forme pour parvenir à un accord de paix, un accord juste, une solution pacifique au Moyen-Orient. [Les propositions du roi Fahd d'Arabie Saoudite devinrent plus tard la base du plan pour la paix adopté au sommet des chefs d'État arabes à Fès, au Maroc.] Nous avons donc lancé de nombreux signaux pour dire que nous cherchions la paix. Mais je le regrette, cette junte militaire israélienne agit de manière arrogante.

Ces déclarations étaient claires - pour des diplomates, pas pour des gens ordinaires. J'ai de nouveau abordé ce problème vers la fin de la conversation:

- Monsieur Arafat, si le gouvernement israélien venait vous voir aujourd'hui et vous disait: « Bon, nous nous sommes fait la guerre, vous avez combattu très bravement, notre armée aussi... »

* Toutes ces citations proviennent du texte intégral de l'enregistrement.

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