Arafat: - Ça c'est vrai, vous avez combattu très bravement.

U.A.: - «... Faisons la paix maintenant, basée sur le respect mutuel des parties qui ont combattu. Il est juste que vous ayez un État palestinien, nous avons l'État d'Israël; alors vivons en paix. » Que diriez-vous?

Arafat: - Vous savez bien que nous avons déjà donné une réponse positive, mais personne ne nous a encore rien offert de semblable.

L'un des aides de camp (Mahmoud Labadi, qui un an plus tard a rejoint la faction extrémiste pro-syrienne appelée le Front du Refus), remarqua alors:

- En 1970 à Berlin, alors que j'étais encore étudiant, j'ai entendu une conférence de monsieur Avnery à propos de son livre, où il proposait une fédération des peuples sémites, une union sémitique.

Arafat: - Inch Allah! (Si Dieu le veut!)

U.A.: - Vous voyez! Je crois qu'un jour, quand tout sera fini, il y aura un État israélien et un État palestinien, avec sa capitale dans la partie orientale de Jérusalem, et une organisation générale groupant tous les Etats arabes de la région et Israël au sein d'une union politique et économique.

Il était midi passé quand Arafat se leva et s'excusa. Il devait voir l'ancien Premier ministre libanais, qui servait de médiateur entre l'OLP et la faction chrétienne. Avant d'être emmené par ses gardes du corps, il prit un gros livre contenant de vieux dessins de paysages palestiniens, et me l'offrit avec sa signature.

Par faveur spéciale, on nous autorisa à rencontrer le seul prisonnier israélien retenu à ce moment à Beyrouth, un pilote dont l'avion avait été abattu au sud du Éiban. Les forces de l'OLP veillaient sur lui comme sur un trésor, et il avait établi des rapports extrêmement amicaux avec ses gardes. Comme toujours quand des Palestiniens et des Israéliens se rencontrent, la curiosité mutuelle joue un grand rôle dans leurs échanges.

L'après-midi touchait à sa fin quand nous fûmes

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