ramenés au poste de contrôle près du musée, par les mêmes soldats qui nous avaient accueillis. Comme je prenais congé du major Fahti, le chef de poste m'avertit:

- Regardez là-bas, derrière ce bâtiment, il y a un char israélien. Attention!

Un soldat ennemi me mettant en garde contre ma propre armée, c'était pour le moins curieux!

Une heure plus tard, nous filions vers Israël dans notre propre voiture pour apporter la nouvelle. En passant à Sidon, quelle ne fut pas notre stupéfaction d'entendre à la radio de Jérusalem que le porte-parole de l'OLP avait annoncé notre rencontre avec Yasser Arafat!

En Israël, ce fut un tollé général. En approchant de Tyr nous apprîmes que trois ministres exigeaient que je sois jugé pour haute trahison, et un porte-parole annonça que l'affaire serait discutée lors de la prochaine réunion du cabinet israélien. Nous n'étions pas sûrs de ne pas être arrêtés à la frontière.

3

Un jour, quand je serai vieux, j'aimerais écrire un livre sur l'histoire de notre pays.

Mais j'espère que d'ici là la paix régnera, que les deux États d'Israël et de Palestine vivront ensemble, côte à côte: on traversera librement dans les deux sens la frontière, qui ne sera plus qu'une simple ligne sur la carte. Les jeunes gens des deux pays se rencontreront pour délibérer de leur avenir commun, et des entreprises mixtes feront partout des affaires dans un Moyen-Orient florissant.

Il ne manquera plus qu'un livre d'histoire pour instruire les enfants des deux nations, afin de leur donner une

26