une personnalité exceptionnelle, jouera un grand rôle dans la suite de ce récit.

Quand je demandai aux gens du FLN ce que nous pouvions faire pour eux en tant qu'israéliens, ils réclamèrent un certain nombre de choses. Tout d'abord, pouvionsnous leur envoyer des anciens combattants clandestins, experts en sabotage électrique et chimique, pour entraîner leurs hommes en Yougoslavie ou en Tunisie? Deuxièmement, pouvais-je former un groupe d'opinion israélien pour soutenir ouvertement la révolution algérienne? Il aurait peut-être quelque influence sur les nombreux Juifs d'Algérie qui défendaient les organisations coloniales les plus odieuses, comme l'infâme OAS.

Nous constituâmes donc un Comité israélien de Libération de l'Algérie. L'un de ses membres les plus éminents était Nathan Yallin-Mor, l'ex-leader du mouvement clandestin Lehi (plus connu sous le nom de groupe Stem). Nous exposions nos vues et émettions des déclarations, et le FLN veilla à ce qu'elles fussent diffusées en Europe et connues en Algérie. Mais nous n'avons jamais réussi à leur envoyer les experts en sabotage.

Pendant tout ce temps, Golda Meir, alors ministre des Affaires étrangères, s'employait à empoisonner l'eau du puits. Elle soutenait les éléments français les plus extrêmes, même quand Charles de Gaulle commença à demander la « paix des braves. » Quand la paix fut conclue en Algérie, de nouveaux dirigeants prirent le pouvoir. Ils se souvenaient de Golda, mais pas de nous.

Pour les mêmes raisons, nous avons encouragé la révolution irakienne de 1958, mettant publiquement en demeure le gouvernement israélien d'exprimer sa solidarité avec elle. Peu après, aux Nations Unies, j'eus plusieurs longues conversations avec Hachem Hawad, qui devint quelques jours plus tard ministre des Affaires étrangères de l'Irak. C'était un homme admirable, qui croyait profondément à la paix israélo-arabe, et pensait qu'Israël finirait par s'intégrer dans une communauté régionale. Nos rencontres se déroulaient dans le grand Salon des Délégués au siège

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