de l'État d'Israël. Utilisant le nom et le prestige de notre revue, nous l'appelâmes « Haolam-Hazeh-Nouvelle Force » Son but principal était de lutter pour les deux idées-forces qui s'étaient cristallisées dans mon esprit durant toutes ces années de délibérations et de contacts: l'intégration d'Israël dans une nouvelle communauté de nations de la région sémitique, et la création d'un État palestinien qui coexisterait avec le nôtre.

La nouvelle loi promulguée par la Knesset à la demande du gouvernement, ouvertement destinée à faire taire Haolam Hazeh, me fut d'un grand secours. A la surprise générale, y compris la mienne, j'obtins un siège au Parlement. Je l'occupai six années consécutives, et devais le retrouver plus tard. Je prononçai au moins un millier de discours à la Knesset, dont plusieurs centaines n'étaient consacrés qu'à un seul sujet: le conflit israélo-arabe.

Le 5 juin 1967, l'armée israélienne franchit en force la frontière. Le quatrième jour de la guerre, il était clair que tout le territoire de la Palestine à l'ouest du Jourdain avait été conquis.

Les Israéliens étaient dans un état d'euphorie proche de l'ivresse. Les Arabes étaient sous le choc. La guerre continuait.

Nous étions arrivés à un moment crucial de notre histoire. Une occasion spectaculaire se présentait. La patrie historique du peuple palestinien était entre nos mains. Toutes les barrières entre nous et les Palestiniens étaient tombées. Nous pouvions nous adresser directement à eux, leur parler face à face, leur offrir ce qu'il y a de plus précieux pour tous les peuples de la terre: une nation à eux.

Dans un débordement d'activité, j'écrivis une lettre ouverte au Premier ministre, Levi Eshkol, avec qui j'avais des relations amicales. Après l'avoir félicité pour la victoire, j'écrivais: « Maintenant, Monsieur le Premier ministre, tous nos efforts doivent être consacrés à l'édification d'une paix

41