durable, qui garantira pour des générations l'indépendance, la sécurité et le progrès de l'Etat d'Israël. Les hommes politiques, dans leur sagesse, doivent récolter les fruits arrosés par le sang des soldats... C'est pourquoi je me permets de soumettre à votre approbation le plan suivant d'établissement de la paix: 1) D'ici trois mois, les habitants de la bande de Gaza et de la Rive Ouest du Jourdain seront invités à prendre part à un référendum qui leur permettra de choisir leur avenir de manière démocratique. 2) Les électeurs auront à se prononcer en votant oui ou non sur le principe d'établir un État palestinien libre et indépendant, qui comprendra la Rive Ouest et Gaza. »

La suite traitait de dispositions fédérales entre l'État palestinien et Israël, du statut de Jérusalem, et de la supervision du référendum par les Nations Unies. Elle parlait aussi du retour des réfugiés, des liens entre l'État palestinien et le monde arabe (analogues à ceux qui unissent Israël et les Juifs du monde entier), et de la signature de traités de paix entre Israël et les nations arabes. Bien entetldu, il n'y eut aucune réaction de la part de Levi Eshkol.

Dans la frénésie de ces premier jours, courant sans cesse de la Knesset au bureau de la rédaction de mon journal, je m'occupai surtout d'un nouvel aspect dramatique de la guerre. Nous étions tenus au courant de ce qui se passait par des amis de l'armée: on détruisait systématiquement la ville de Kalkiliah, des villages proches de Latroun étaient anéantis, des réfugiés revenant de l'autre rive du Jourdain se faisaient tuer en grand nombre en traversant de nuit le fleuve peu profond. Je lançai un appel au Chef d'état-major, Itzhak Rabin, au Premier ministre et à d'autres membres du gouvernement, parmi lesquels Menahem Begin, qui était entré au gouvernement d'Union nationale à la veille de la guerre. La destruction de Kalkiliah, la ville arabe la plus proche de l'ancienne frontière dans la plaine côtière, fut interrompue. On reconstruisit les maisons, et on autorisa les habitants, qui avaient été déportés à Naplouse, à y retourner. Mais il était trop tard pour sauver les villages

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