Jérusalem. Comme nous [c'est-à-dire le gouvernement israélien] ne sommes pas prêts à leur rendre la partie arabe de Jérusalem, - et comme je ne connais pas un seul Arabe qui soit intéressé par un État palestinien sans Jérusalem - un pareil débat devient inutile...

« Personne, pas plus monsieur Avnery que moi-même, ne peut trouver un dirigeant de la Rive Ouest prêt à accepter l'idée d'un État palestinien sans Jérusalem. A cette question monsieur Avnery m'a expliqué que la formule relative à Jérusalem était intentionnellement générale pour le moment: Jérusalem unifiée pourra être la capitale d'Israël, des institutions communes, et la capitale de l'État palestinien ».

En automne 1967, j'écrivis un livre qui rappelait dans ses grandes lignes l'histoire du conflit israélo-palestinien, et mon projet de le résoudre en créant un double État. Ce livre, Israël sans Sionisme, fut publié aux États-Unis et en France en 1968. Quelque temps après j'allai à Washington où j'essayai en vain de promouvoir cette idée. La plupart des gens à qui je m'adressais étaient farouchement opposés à l'idée d'un État palestinien. Ils ne reconnaissaient pas, refusaient même d'admettre l'existence du peuple palestinien.

Mon livre eut pourtant un curieux résultat. Au début de 1971, le Centre de Recherche de l'OLP, à Beyrouth, publia en arabe un ouvrage intitulé Uri Avnery ou le Néo-Sionisme. Peu de temps après, ce livre sortit en français à Beyrouth. L'auteur, un certain Camille Mansour, rejetait ce qu'il appelait « le projet Avnery » de créer un État palestinien aux côtés d'Israël, qu'il qualifiait de complot sioniste, destiné à mettre fin à la révolution palestinienne et à persuader les Palestiniens de s'installer dans un État à eux pour qu'ils reconnaissent Israël.

Je me demandais pourquoi l'un des dirigeants palestiniens avait pris la peine de publier ce livre en arabe pour

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