débattre d'une idée avancée par un Israélien membre de l'opposition de la Knesset. Quel était l'intérêt de le faire? Il ne pouvait y avoir qu'une seule réponse: ce débat ne me concernait pas: il visait d'autres dirigeants de l'OLP qui étaient arrivés à la même conclusion que moi. [Bien plus tard, je découvris que l'auteur était membre du Front populaire pour la Libération de la Palestine, le mouvement extrémiste de Georges Habache. La maison d'édition du Centre de recherche était tout à fait indépendante.]

A partir de ce moment, j'attendis un signe de l'autre camp. Qui étaient-ils, ces anonymes de l'OLP qui préconisaient secrètement la création d'un Etat palestinien sur la Rive Ouest et dans la bande de Gaza? Qu'étaient-ils en train de faire?

Après la guerre du Kippour, en octobre 1973, les événements prirent un nouveau tour dramatique. La Première Conférence de Genève se réunit évidemment sans la participation des Palestiniens. Israël était occupé par la « querelle des généraux » (appelée aussi ironiquement « les guerres juives »), un débat plein d'acrimonie entre les chefs de l'armée qui se rejetaient mutuellement la responsabilité des erreurs commises avant et pendant les hostilités.

Au milieu de ce tumulte, un petit article, paru dans le Times de Londres le 16 novembre 1973, passa presque complètement inaperçu. Il contenait ces phrases:

De nombreux Palestiniens pensent qu'un Etat palestinien dans la bande de Gaza et sur la Rive Ouest comprenant la région d'Al-Hammah fait nécessairement partie d'un project de paix. Sa création amènerait l'évacuation et la ture des camps de réfugiés, vidant ainsi l'abcès du conflit israélo-arabe. C'est un effort appréciable, de la part d'un peuple qui a subi une pareille injustice, que de faire le premier pas vers la réconciliation, dans le but d'établir une paix juste qui satisferait toutes les parties.

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