palestinien et le peuple israélien existaient tous les deux. Il n'aimait pas la manière dont la nation israélienne s'était implantée en Palestine. Il était contre le sionisme. Mais c'était un fait, la nation israélienne existait. Elle avait donc droit à l'autodétermination, tout comme les Palestiniens. A l'heure actuelle, la seule solution réaliste était d'autoriser chacun des deux peuples à posséder son propre État.

Il n'avait pas de sympathie pour Itzhak Rabin, et comprenait que les Israéliens puissent ne pas aimer Arafat. Mais chaque population doit accepter les chefs choisis par l'autre camp.

Nous devions faire la paix sans l'intervention de l'une ou l'autre des superpuissances: la paix devrait émaner des peuples de la région.

Ces vues étaient étonnantes, pour un officier supérieur de l'OLP Pour moi elles étaient banales. C'étaient presque les miennes telles que je les avais si souvent exprimées. Nous étions là, deux ennemis qui se rencontrent pour la première fois, et nous n'avions aucun sujet de discorde! Eussé-je moi-même entamé la discussion, mes premières remarques auraient été plus ou moins les mêmes.

Depuis combien de temps défendait-il ces idées? Il dit qu'il croyait au partage du pays depuis la fin des années soixante.

Yasser Arafat était-il au courant? Oui, il l'avait écouté exposer ses vues sans protester. Et connaissant ses opinions, il avait approuvé sa nomination comme représentant de l'OLP à Londres. Il l'avait aussi soutenu lorsqu'il avait fait paraître ce premier article dans le Times, après la guerre du Kippour, pour exprimer son point de vue. Les extrémistes, comme le Front populaire de Georges Habache, l'avaient violemment attaqué. Mais il était là, plus d'un an après, représentant toujours officiellement l'OLP, preuve évidente qu'il avait l'appui du haut commandement.

Les dirigeants étaient-ils informés de notre rencontre? Bien sûr que oui. Il le répéta plusieurs fois:

- Je ne suis pas ici à titre privé. Je représente l'OLP.

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