acquérir de la crédibilité et de la force en Israël. Mais eux avaient besoin d'être sûrs de notre pouvoir pour clouer le bec à leurs propres extrémistes et être soutenus dans une politique de modération. Cette contradiction fondamentale allait peser sur nos contacts pendant des années, et continue à le faire.

Ma première rencontre avec Hammami avait dû durer deux ou trois heures, mais elle m'avait semblé beaucoup plus longue. Quand il disparut au bout du corridor de l'hôtel, après s'être retourné un instant, il me parut incroyable que nous nous connaissions depuis quelques heures à peine.

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Je suis chez moi et je bavarde avec Talik.

Talik, c'est le général Israël Tal, le légendaire commandant de chars d'assaut, réputé comme le meilleur cerveau stratégique de l'armée israélienne. En ce moment, il construit le <r Merkava », qu'il considère comme le meilleur char du monde.

Nous parlons des leçons de la guerre du Kippour. Tout à coup le téléphone sonne.

Je me lance dans une longue conversation en anglais. Non, il n'y a pas de véritables chances pour qu'Abba Eban réintègre le cabinet ministériel. Oui, Itzhak Rabin a dit ceci, ou cela. Et ainsi de suite.

- Qui était-ce? demande le général, curieux, quand finalement je raccroche.

- C'était Saïd Hammami, le représentant de l'OLP à Londres, lui dis-je.

Le général n'en revient pas.

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