unités palestiniennes qui fit une si profonde impression sur Hammami. Le soulèvement des unités syriennes et palestiniennes fut écrasé, et le massacre des Palestiniens qui s'ensuivit laissa au cœur de ce peuple une haine tenace pour le régime syrien. Il fortifia aussi la conscience palestinienne en lui fournissant un grand nombre de martyrs. Quand le conflit éclata entre Le Caire, Damas et Bagdad, chacun des protagonistes essaya d'exploiter le problème palestinien à ses propres fins. Ils demandèrent une réunion des chefs d'États arabes pour mettre sur pied une action militaire commune contre Israël.

Nasser vit le danger. Il ne s'opposa pas à un sommet arabe. Au contraire, il en accueillit favorablement l'idée. Mais il posa une question: comment pouvait-on discuter d'un problème qui concernait les Palestiniens sans la participation des intéressés? Comment les chefs d'États arabes, les rois et les présidents envisageaient-ils de se rencontrer sans qu'un dirigeant du peuple palestinien prenne place parmi eux pour symboliser l'existence de la nation palestinienne?

Cherchant un politicien palestinien qui lui servirait de faire-valoir, il choisit un certain Ahmed Choukeyri, un réfugié de Saint-Jean d'Acre, avocat et homme politique doué d'un grand talent rhétorique, qui avait servi de représentant saoudien aux Nations Unies. Ce personnage était aussi détesté des Israéliens que le Grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin Al Husseini, l'avait été autrefois. Nasser demanda à Choukeyri de trouver une formule pour que les Palestiniens soient représentés dans une conférence au sommet arabe.

Choukeyri ne perdit pas de temps. Il se précipita à Gaza et proclama avec enthousiasme que le président de l'Égypte avait reconnu l'entité palestinienne. Ce fut un déferlement de liesse pour la population de la bande de Gaza, environ trois cent cinquante mille personnes à l'époque, qui végétaient là, totalement sous pression, contrôlées par l'Égypte, mais pratiquement coupées de ce pays. Transporté par cette réaction, Choukeyri proclama

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