les forces musulmanes remportèrent une victoire sur l'armée byzantine qui ouvrit aux Arabes les portes de la Palestine), à la bataille de Hattin (1187, près de Tibériade, où le grand Saladin vainquit le royaume des Croisés de Jérusalem), et à celle d'Ain Djalout (1260, près de l'actuel kibboutz Ein Harod, où l'armée égyptienne défit les hordes mongoles, sauvant ainsi le Proche-Orient de la conquête).

- Ce n'est pas une coïncidence, remarquait Hammami, si ces quatre victoires ont été remportées à quelques kilomètres du Jourdain.

Ce n'est pas non plus un hasard si leurs noms ont été donnés à des brigades de l'Armée de Libération de la Palestine, que l'armée israélienne rencontra dans la guerre du Liban.

Le nouveau prestige du Fath en faisait la force dominante pour les Palestiniens, ce qui devait inévitablement le mener à prendre le pas sur l'OLP.

Le grandiloquent Choukeyri, qui avait promis à la veille de la guerre des Six Jours de jeter les Israéliens à la mer (mais Arafat, au cours de notre rencontre, m'affirma qu'il n'avait jamais dit ça), fut congédié. Après un régime intérimaire, le Fath et ses partisans remportèrent la majorité à la quatrième session du Conseil national palestinien, réuni au Caire en juillet 1968. Peu de temps après, Arafat devint président de l'exécutif de l'OLP, en plus de ses fonctions de leader du Fath et de commandant en chef de toutes les forces palestiniennes.

Cependant, il n'est jamais devenu dictateur, pas plus que la nouvelle OLP ne devint une organisation homogène et monolithique. Ce sont là les composantes fondamentales de la carte palestinienne qu'il est important de bien comprendre.

Les Palestiniens sont susceptibles de déclarer avec fierté qu'Israël et l'OLP sont les seuls authentiques systèmes démocratiques du Moyen-Orient, ce qui est tout à fait vrai.

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