tout ceci, c'est que l'OLP fonctionne vraiment comme une sorte de démocratie, et qu'il y a de bonnes chances pour que dans le futur État palestinien cette démocratie s'implante comme elle l'a fait en Israël. Le côté négatif, c'est qu'il est extrêmement difficile d'innover, d'adopter de nouvelles résolutions, et une fois que c'est fait, de les changer.

Ce serait déjà assez compliqué si l'OLP était une organisation homogène, comme le Fath. Mais étant donné la condition des Palestiniens, et la réalité arabe, les différents gouvernements arabes sont constamment tentés de se mêler des affaires de l'OLP, d'installer leurs propres agents et de créer leurs propres organisations de fedayin, de peser sur les décisions prises au sein de l'OLP afin de favoriser leurs intérêts. « L'indépendance de décision » est devenue l'une des principales visées du Fath. L'OLP doit pouvoir choisir dans le seul intérêt de son peuple, sans subir de pressions ni de menaces de la part des gouvernements arabes, qui utilisent comme otages les Palestiniens résidant sur leurs territoires.

Lors de mes premiers contacts avec Hammami, je n'avais que très vaguement conscience de ces éléments. En Israël, l'ignorance des affaires palestiniennes était sans bornes, et même moi, qui avais passé des années à m'occuper de la question palestinienne, je ne savais presque rien des rouages intérieurs de l'OLP. Nous aurions pu nous épargner bien des déceptions si nous avions été mieux informés.

Tout avait commencé avec la charte nationale palestinienne, qui a d'abord été adoptée à la première session du Conseil national palestinien en mai 1964, puis amendée à la quatrième session de juillet 1968. Jamais un document n'a fait plus de mal à ceux qui l'avaient composé que cette malheureuse charte, qui est devenue, et restée, le principal instrument de propagande du gouvernement israélien. Il a fait beaucoup plus pour l'establishment israélien qu'une armée de chars ou une escadrille d'avions de guerre.

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