Cette convention rappelle les principes de base du mouvement national palestinien depuis sa naissance, qui remonte aux premières heures de l'occupation britannique de la Palestine, si l'on considère qu'avant la déclaration Balfour le nationalisme palestinien s'insérait dans un plus vaste mouvement de revendication nationaliste syrienne et pan-arabe. Elle nie l'existence de la nation juive, et bien sûr, que les Juifs aient des droits sur la Palestine. Elle réclame la création d'un État palestinien sur la totalité du territoire, et l'expulsion de tous les Juifs arrivés en Palestine « après l'invasion sioniste » - sous-entendu, après la déclaration Balfour de 1917.

De nombreux dirigeants de l'OLP ont tenté de minimiser les choses en expliquant que ce document avait été rendu caduc par les résolutions ultérieures prises par le Conseil national palestinien, qui ont généralement été adoptées à l'unanimité, alors que la charte précise dans son article 33 qu'elle peut être amendée par une majorité des deux tiers.

Mais la véritable raison s'opposant à l'abrogation officielle de la charte, c'est qu'abroger un document n'est pas une procédure habituelle en politique. Il suffirait d'ajouter un paragraphe dans le futur accord de paix israélo-palestinien précisant que toute déclaration ou résolution antérieure contradictoire est nulle et non avenue, pour qu'on enterre cette charte une fois pour toutes.

La meilleure façon de la regarder est de la replacer dans son contexte historique. Elle exprimait les croyances et les attitudes auxquelles les Palestiniens s'étaient accrochés depuis deux générations, à savoir que la totalité de la Palestine est leur pays, qu'il n'appartient qu'à eux, que la colonisation juive est une invasion d'étrangers, et que quoi qu'il arrive, le peuple palestinien dans l'adversité maintiendra cette position, qui est sa meilleure source de cohésion et de résistance face à une force redoutable.

Elle reflète le consensus palestinien qui prévalait à l'époque de sa rédaction, entre 1964 et 1968, au moment où le sort des Palestiniens était le plus sombre. Elle est sans

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