éviter le terme d'État national, qui signifierait l'acceptation claire et nette de la partition de la Palestine, idée qui avait été rejetée par les dirigeants palestiniens en 1947, quand le territoire alloué aux Palestiniens était beaucoup plus étendu. L'expression « autorité nationale » a le même sens, mais elle est moins explicite, donc plus facile à faire avaler à tous ceux qui répugnaient encore à accepter le partage, tout en sachant qu'il faudrait en arriver là.

Au cours de la treizième session du Conseil national palestinien, en 1977, un nouveau pas fut encore franchi. Le paragraphe 11 des résolutions déclarait nettement: « Le Conseil décide de poursuivre la lutte pour regagner les droits nationaux de notre peuple, et en premier lieu le droit au retour, à exercer son autodétermination et à établir son État national indépendant sur sa propre terre. » C'était une acceptation pure et simple du partage.

Les termes « toute partie du territoire qui aura été libérée » ont à plusieurs reprises été transformés par Arafat lui-même en « toute partie du territoire d'où les Israéliens se retireront ».

A ce stade, il était évident pour tous les Palestiniens que le partage de la Palestine et la création d'un État palestinien ne pourrait se faire sans l'accord d'Israël.

Deux autres événements se produisirent au même moment. Le sommet des chefs d'État arabes à Rabat reconnut l'OLP comme le seul représentant légitime du peuple palestinien, et les Nations Unies en firent autant. Le monde entier vit Yasser Arafat s'adresser à l'Assemblée générale des Nations Unies, et l'entendit proclamer qu'il portait un rameau d'olivier dans une main et un fusil dans l'autre.

Voilà donc planté le décor de la première rencontre entre un officiel palestinien et un sioniste israélien, c'està-dire entre Saïd Hammami et moi-même. L'OLP avait encore franchi un pas décisif: à nous de nous assurer que cette démarche susciterait une réaction en Israël.

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