entier, la nécessité vitale de coexistence entre Israël et la Palestine, et participera à un dialogue avec tous les éléments palestiniens prêts à promouvoir des contacts entre les deux peuples de ce pays.

Nous avions à dessein utilisé les mots « ce pays » pour contourner un obstacle psychologique majeur: le même pays s'appelle en hébreu Eretz Israël et en arabe Falastin (ou Filistin), deux noms qui ont de profonds impacts émotionnels et politiques.

La création de ce Conseil reçut une large publicité à travers le monde. Manifestement, nombre de gens bien intentionnés avaient attendu qu'une voix semblable se fasse entendre en Israël. Notre initiative fut annoncée non seulement par Le Monde à Paris et The Times à Londres, mais aussi par les journaux arabes en Europe et dans les pays arabes eux-mêmes.

Quand je revis Hammami après cet événement, nous parlâmes encore, bien sûr, de l'attitude du gouvernement israélien. Pourquoi avait-il ignoré la déclaration d'Hammami? Pourquoi n'avait-elle pas trouvé d'écho dans la presse israélienne?

Je lui dis que la faute en revenait en partie à un manque de coordination entre nous. Pourquoi ne m'avait-il pas envoyé par avance le texte de son discours? Nous avions mis un certain temps pour l'obtenir en entier, et il était alors trop tard pour que les quotidiens le reprennent dans l'actualité, en eussent-ils eu l'intention. Mais les principales raisons de l'attitude négative d'Israël étaient évidemment beaucoup plus profondes. Le Premier ministre, Itzhak Rabin, était farouchement opposé à tout compromis avec les Palestiniens. La vaste majorité des Israéliens adoptaient la même position. Nous ne pouvions pas y changer grand-chose si l'OLP ne nous donnait pas des armes pour nous battre.

Mais quelles armes? Des textes diplomatiques pru¬

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