dents, des déclarations et des discours obscurs ne suffisaient plus. Ce qu'il nous fallait, c'était créer des événements sans ambiguïté, que chaque Israélien pourrait voir sur son petit écran.

Nous parlâmes pendant trois jours. Je n'avais pas à le convaincre, mais j'essayais de lui fournir des arguments pour persuader ses collègues à Beyrouth. De son côté, il s'efforçait de me donner les arguments dont je pourrais avoir besoin pour encourager mes amis en Israël à entreprendre des actions plus audacieuses. Nous étions associés, quelque part entre les lignes ennemies. Il nous arrivait d'oublier à quel point nous étions exposés des deux côtés.

Mon projet le plus spectaculaire était une conférence entre des personnalités palestiniennes et israéliennes qui élaboreraient un projet détaillé de paix entre Israël et l'OLP. Mais qui pouvait réunir une conférence susceptible d'être approuvée par Yasser Arafat et à laquelle les pacifistes israéliens pourraient assister? Lord Caradon, peut-être, le père de la Résolution 242 du Conseil de Sécurité, que nous connaissions et admirions tous les deux. Cet ancien gouverneur colonial en était arrivé à la conclusion que la paix ne pourrait être établie que grâce à l'édification d'un État palestinien.

Je proposai aussi que nous publiions ensemble un communiqué qui rendrait nos rencontres publiques et montrerait qu'il existait un début de coopération directe entre des pacifistes des deux camps.

Il y avait d'autres possibilités. Je pouvais interviewer Hammami pour Haolam Hazeh, ce qui démontrerait que l'OLP était décidée à s'adresser directement au public israélien. Je pouvais aussi essayer d'organiser une interview de lui par la télévision israélienne. Ou il pouvait envoyer un message de soutien à notre conseil. Nous pouvions apparaître ensemble à une émission de la BBC, ce qui ferait sensation mondialement et serait forcément retransmis en Israël.

Hammami était sceptique. Plein d'audace dans ses idées, c'était un homme prudent dans la pratique, avec une

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