l'état-major général des forces armées, en kaki. Alors que ce dernier préparait toujours la guerre, le premier aurait pour tâche l'édification de la paix.

Là encore, je ne pus rien obtenir. Rabin n'avait pas besoin de conseillers, et il n'aimait pas les conseils. On dirait que c'est une maladie professionnelle chez les premiers ministres, les présidents et les rois. Toutefois, l'absence de cette équipe se fit sentir quand Israël fut surpris par la guerre du Kippour, que certains d'entre nous avaient prédite, et quand Israël commit la bévue d'entrer dans la guerre du Liban de 1982.

Je quittai le bureau de Rabin beaucoup plus tard que je ne l'avais prévu, et me rendis en voiture à Jéricho pour rencontrer le vieux Mussa Al Alami et Ted Hodgkin.

Je n'étais pas mécontent. Bien sûr, rien de concret n'avait été accompli. Rabin n'avait pas cédé d'un pouce. Mais il m'avait écouté, il avait discuté, et peut-être quelques graines allaient-elles germer dans son esprit. Et ce qui n'était pas négligeable, j'étais pleinement autorisé à poursuivre mes contacts avec l'OLP sans craindre d'être poursuivi par les autorités ni molesté par les services de sécurité. En soi c'était déjà un geste significatif à l'égard de l'OLP.

Dans ma serviette, j'avais deux documents que Hodgkin devrait rapporter à Londres: le questionnaire pour Saïd Hammami, et la lettre pour Lord Caradon, dans laquelle je lui demandais de préparer une rencontre entre des Israéliens et des Palestiniens.

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