contrôle gouvernemental, lui accorda la primeur des nouvelles du soir, donnant ainsi l'impression qu'il se produisait quelque chose d'important.

Le ministère des Affaires étrangères manifesta son appréhension en contre-attaquant. A une conférence de presse, on demanda à Rabin lui-même ce qu'il ferait si l'OLP reconnaissait effectivement Israël. Il utilisa une expression venue d'Allemagne qu'emploient parfois les enfants israéliens:

- Si ma grand-mère avait des roues, ça serait un autobus.

Même le très sérieux Haaretz lui reprocha cette réponse frivole.

Le communiqué final des pourparlers d'Arafat à Moscou fut peu concluant, toutefois. Mais pour la première fois il utilisait les termes de « droit du peuple palestinien à un État libre sur le sol de la Palestine, conformément aux résolutions des Nations Unies ». Cela représentait une nouveauté, un pas en avant par rapport aux textes précédents de l'OLP. Mais comment l'expliquer à des gens ordinaires, aptes à comprendre la portée d'un geste spectaculaire, mais pas les subtilités des documents diplomatiques ou des formules politiques?

J'essayai cependant. Le 2 décembre je réunis une conférence de presse, après une longue conversation téléphonique avec Hammami au cours de laquelle il me signala les changements importants cachés dans le texte, et m'expliqua les raisons qu'avait Arafat d'agir lentement pour éviter les difficultés internes.

Tout ceci fut dûment diffusé et imprimé, ce qui prouvait que ce que nous faisions devenait important. Mais ce n'était pas suffisant. Il faudrait certainement beaucoup plus pour provoquer cette profonde mutation de l'opinion publique qui était nécessaire pour forcer le gouvernement à changer sa politique.

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