maintenant passer par l'intermédiaire de notre nouveau Conseil. Sinon, les personnalités qui y ont adhéré seront furieuses. Après tout, pourquoi créer une nouvelle organisation et risquer la condamnation publique si elle n'a pas de fonction clairement définie?
- C'est irritant pour nos amis ici, lui dis-je. fe pense que vous devriez en tenir compte.
- Ce n'est jamais facile de traiter avec des fuifs, hein? me dit Hammami.
- C'est vrai. Mais il n'est pas facile non plus de traiter avec les Palestiniens. Nos deux peuples ne sont pas commodes!
Nous rions tous les deux.
Le 30 mars 1976 fut une date mémorable. Ce jour-là, les citoyens arabes d'Israël (plus de sept cent mille vivant à l'intérieur des frontières d'avant 1967) observèrent une grève générale pour protester contre les confiscations massives de terre en Galilée. Le gouvernement voulait utiliser la terre pour « judaïser » la région où est concentré le gros de la population arabe. La grève était menée par le Rakakh, le parti communiste israélien, qui est en majorité arabe et sert à véhiculer la protestation arabe en Israël.
Ce même jour, je quittais le pays pour rencontrer Hammami à Londres. A l'aéroport Ben Gourion, j'appris que des Arabes avaient été tués par des soldats et des policiers israéliens qui avaient ouvert le feu sur les manifestants dans plusieurs villages. Quelques jours plus tôt, notre Conseil avait publiquement mis en garde le Premier ministre Rabin contre une pareille éventualité.