funeste. A cette époque c'était un groupuscule qui gravitait en dehors de la politique israélienne et qui préconisait le démantèlement de l'État d'Israël pour permettre la création d'une sorte de confédération communiste au MoyenOrient.

Pour réfuter mes arguments, Hammami parla de loyauté:

- Le Rakakh et le Matzpen nous ont soutenus dans des moments difficiles, dit-il. Nous ne pouvons pas leur tourner le dos par opportunisme.

Ce n'est que beaucoup plus tard que Sartawi me confia que ce point de vue avait coûté très cher à Hammami: il lui avait valu d'être relevé de la responsabilité de poursuivre le dialogue avec nous. Sartawi avait insisté pour que tous les contacts avec le Rakakh et le Matzpen soient rompus. L'OLP devait se montrer prête à dialoguer avec des Israéliens patriotes, sionistes, à se rapprocher du courant principal de l'opinion israélienne, ce qui contribuerait à créer une importante force de paix susceptible d'influencer la politique du gouvernement contre l'annexion des territoires occupés et pour une paix israélo-palestinienne. Hammami ayant refusé d'obtempérer, Sartawi insista pour lui enlever la responsabilité des contacts avec les Israéliens et s'opposa à sa candidature au poste de représentant de l'OLP à Washington, quand on envisagea d'établir un bureau de l'OLP dans la capitale américaine.

Pour l'instant Hammami était très préoccupé par le Liban. La guerre civile y faisait déjà rage. La plupart des Palestiniens se trouvaient happés dans le conflit, contre leur gré. L'OLP était au zénith, mais elle devait affronter de graves dangers. Hammami était certain qu'il s'agissait d'une conspiration américaine destinée à détruire le mouvement palestinien.

Ce soir-là, sur l'écran de télévision de ma chambre d'hôtel, j'avais vu Arafat embrasser Georges Habache, le

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