La création du Conseil israélien avait été remarquée, dit-il, et elle avait été accueillie favorablement dans l'ensemble. L'absence de réaction officielle n'était pas importante. Ce qui comptait, c'était que la nouvelle de l'événement ait été diffusée dans tout le monde arabe. On savait aussi que le Conseil était un organisme sioniste, qu'il soutenait un État sioniste. Sa composition, à cet égard, était significative.

Il était optimiste. Arafat était maintenant entièrement favorable à la création d'un État palestinien aux côtés d'Israël. Les Américains allaient s'apercevoir qu'ils ne pouvaient pas détruire l'OLP, et ils parviendraient à un accord avec elle. Quand un émissaire américain débarquerait à Beyrouth pour rencontrer officiellement Arafat, ce serait le moment décisif.

La situation évoluait. Bientôt, très vite peut-être, l'OLP allait sûrement inaugurer des contacts officiels avec notre Conseil. Hammami espérait, bien sûr, s'en voir confier la responsabilité.

Le 21 avril 1976, quand je rentrai de Londres, j'envoyai une longue lettre au Premier ministre pour lui raconter mes conversations avec Hammami, et aussi avec le chancelier autrichien Bruno Kreisky, que j'avais vu à Vienne sur le chemin du retour. J'avais rencontré Kreisky deux fois, d'abord pour une interview de quatre heures, puis au cours d'un entretien privé, le jour où il avait reçu Anouar El Sadate. Le bruit avait couru à Vienne que j'avais vu Sadate dans le bureau de Kreisky, mais c'était faux.

Si j'avais un espoir quelconque que cela empêcherait Rabin de prendre une part active dans le tragique conflit libanais contre les Palestiniens, j'allais bientôt être déçu. La phase suivante de nos contacts avec l'OLP fut assombrie par une escalade de l'intervention israélienne dans la guerre civile libanaise, dont le but était d'anéantir l'existence même de l'OLP.

Pendant que j'écrivais à Rabin, les Syriens entraient

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