lem. Le ministre des Affaires étrangères Moshé Dayan fut envoyé en toute hâte à Washington où, avec l'aide du lobby juif, il réussit à faire céder le président. Le communiqué américano-soviétique fut bel et bien enterré par les Américains deux semaines après sa naissance.

Un nouveau feu rouge s'alluma au Caire. Le président Sadate n'avait aucune envie de faire partie d'une délégation commune à Genève, où la liberté d'action de l'Égypte serait entravée par la Syrie et d'autres États arabes plus extrémistes. Moins de deux mois plus tard, Sadate étonnait le monde et prenait le devant de la scène en se rendant à Jérusalem. L'OLP était reléguée dans les coulisses pour plusieurs années: elle avait manqué l'occasion unique de faire la percée historique qui s'était présentée à elle en 1977.

Quelques jours après l'initiative de Sadate, Hammami appelait de Londres mon ami Amnon Zichroni. L'année précédente, Zichroni, un brillant avocat qui avait été mon assistant parlementaire, avait rencontré plusieurs fois Hammami, et ils étaient devenus bons amis.

L'une des dernières fois où ils s'étaient rencontrés, Hammami avait sorti un pistolet à air comprimé et l'avait offert à Zichroni.

- Mais vous en avez beaucoup plus besoin que moi, avait dit Zichroni.

- Oh, je ne risque rien, répondit Hammami en souriant.

Zichroni accepta le cadeau.

Ce jour-là, au téléphone, Hammami lui dit qu'il voulait voir l'un de nous d'urgence. Je partais au Caire, et Zichroni était très pris par un important procès. Nous retardâmes la rencontre.

Nous ne devions jamais le revoir.

117