comme un membre de la direction du Fath, agissant sur les instructions de Yasser Arafat. Les membres de la délégation et Sartawi s'étaient rencontrés plusieurs fois et s'étaient rendu ensemble chez l'ancien Premier ministre français, Pierre Mendès France, dans sa maison de campagne. Comme tout le reste, cette entrevue avait été organisée par Henri Curiel. La première pierre était posée pour un dialogue durable. Les deux camps avaient décidé d'observer le silence absolu jusqu'à ce que les circonstances permettent de révéler les contacts, ce qui se ferait d'un commun accord.

Mes amis étaient très impressionnés par la personnalité de leur interlocuteur. Quelques semaines plus tard, Sartawi, toujours par l'intermédiaire de Curiel, demanda une deuxième série de rencontres. Cette fois, nous décidâmes que notre délégation comprendrait Matti Peled, Jacob Arnon, Meir Pail et moi.

Comme toujours, quand les choses étaient organisées par Curiel et ses amis, tout se passa exactement comme prévu. Je fus accueilli à Roissy par un homme qui brandissait une pancarte portant le nom de Levy, et il m'emmena dans sa petite voiture au sud de Paris. La rencontre devait se dérouler dans une villa isolée en bordure de la ville. La première personne que je vis était une vieille connaissance, Sabri Jirys. Sabri était un jeune avocat du village arabe de Fassouta en Galilée, qui avait fait ses études à l'Université hébraïque de Jérusalem et s'était rendu célèbre comme militant nationaliste. Il a écrit un livre en hébreu sur les lois discriminatoires contre les Arabes en Israël et l'expropriation de leurs terres pour la colonisation juive. Il a dû quitter le pays peu après, ayant appris qu'il allait être arrêté. Avant cela, je l'avais rencontré plusieurs fois. Je me souviens d'une discussion passionnée que nous avons eue sur les marches de ma maison à propos du nationalisme palestinien. Sabri s'était écrié:

124