des leçons les plus instructives de ma vie, et je m'en servis pour commenter ce qui se passait au Liban dans mon journal les semaines et les mois suivants. Les lecteurs, qui ont pu être surpris de l'exactitude de nos comptes rendus, qui différaient fortement des analyses officielles mais n'en étaient pas moins vrais, ont dû se demander d'où nous tenions notre information. Je ne pouvais pas leur dire qu'elle provenait d'un éminent analyste de l'OLP, arrivé tout droit de Beyrouth.

Dans l'avion qui m'emportait à Tel-Aviv, je me sentais très optimiste. Ce qui avait été impossible quelques années plut tôt devenait réalisable. Nous avancions.

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Je suis avec Sartawi dans un petit restaurant du boulevard Saint-Germain.

A un moment il s'excuse:

- Il faut que j'aille aux toilettes. Pouvez-vous surveiller mes affaires?

Son attaché-case - du style James Bond - est posé sous la table.

Il revient au bout de quelques minutes, se rassoit et éclate de rire:

- Si je racontais à un ami que j'ai laissé une serviette bourrée de secrets de l'OLP à la garde d'un sioniste, il ne me croirait pas.

- Si je disais à un ami qu'un terroriste de l'OLP a mis un attaché-case sous ma table, qu'il est parti, et que je suis resté, il penserait que je suis fou.

Nous rions et commandons notre dessert.

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