en 1967, avec des rectifications «mineures» de la frontière.

A la Knesset, il n'y eut qu'un membre pour se déclarer en faveur du Plan Rodgers: moi. Du côté palestinien, un seul organisme le défendit: la nouvelle organisation de Sartawi. Il prouvait ainsi qu'il avait le sens des réalités.

La situation arriva à un point critique quand le président égyptien, Gamal Abdel Nasser, à la veille de sa mort subite, accepta l'initiative Rodgers d'août 1970, qui mettait fin à la longue guerre d'usure le long du canal de Suez. Golda Meir, qui avait vivement repoussé le Plan Rodgers, accepta cette initiative. Je votai pour elle à la Knesset, et Menahem Begin fit sécession du gouvernement d'Union nationale pour protester contre sa décision.

En face, Nasser était âprement attaqué par la plupart des dirigeants palestiniens, alors que l'organisation de Sartawi, au contraire, le soutenait ouvertement.

C'est dans ce contexte qu'éclata un conflit sanglant entre l'organisation de Sartawi, devenue pro-égyptienne, et le Front populaire de Georges Habache, qui était pro-syrien. A notre première rencontre, Sartawi me raconta, assez content de lui, comment il avait mené son affaire. Ayant appris que les forces de Habache s'apprêtaient à attaquer son quartier général, il décida de les attirer dans un piège. Ne laissant qu'un petit noyau de ses combattants à son quartier général, il utilisa les autres pour former un grand cercle autour de l'immeuble. Quand les forces de Habache attaquèrent, elles furent encerclées et prises à revers. Près d'une centaine d'hommes de Habache trouvèrent la mort dans le tir croisé.

Peu après, ce fut Septembre Noir. En réaction à des provocations d'organisations extrémistes palestiniennes, l'armée jordanienne attaqua la totalité des forces palestiniennes. Des réfugiés palestiniens furent massacrés en grand nombre. Sartawi tira une leçon de ce désastre: la nécessité pour les forces palestiniennes de s'unir. Il fusionna sa petite troupe avec le Fath, et rejoignit le commandement de cette organi¬

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