l'Égypte, que les États-Unis ne traiteraient pas avec l'OLP, à moins que deux conditions ne soient remplies: l'acceptation par l'OLP des résolutions de l'ONU nos 242 et 338 (qui ne tenaient aucun compte des Palestiniens) et sa reconnaissance du droit d'Israël à l'existence. Kissinger savait évidemment, tout comme le gouvernement israélien, que l'OLP ne pouvait pas accepter ces modalités sous cette forme, alors que rien ne lui était promis en échange, sauf un dialogue entre ses représentants et des fonctionnaires américains de second plan.

Je crois que l'objectif à long terme de Kissinger était d'empêcher une paix globale de s'instaurer entre Israël et le monde arabe, ce qui aurait rendu les deux camps moins dépendants des États-Unis.

Au même moment, un autre coup s'abattait sur Sar-

tawi.

L'une des conditions essentielles de nos rencontres était le secret absolu. Nous avions décidé avec Sartawi, comme auparavant avec Hammami, que nous étions libres de parler de ces contacts en Israël à toute personne que nous jugerions capable de faire avancer les objectifs de notre dialogue, y compris le Premier ministre. C'était même un de nos buts d'essayer d'influencer la politique israélienne. Mais Israël possède une presse libre, ce qui n'est le cas dans aucun pays arabe (sauf peut-être, à cette époque, au Liban). Le camp palestinien n'avait pas très bien saisi à quel point il est difficile de cacher quelque chose en Israël, où même les séances secrètes du conseil des ministres sont publiées in extenso au bout de quelques heures à peine.

En septembre 1976, après la première rencontre avec Sartawi, à laquelle je n'avais pas pris part, un article à ce propos parut dans le journal du soir Yedioth Aharonot. Il était signé par Shlomo Nadkimon, un journaliste de droite qui devint plus tard le conseiller à l'information du Premier ministre Menahem Begin.

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