des démarches vers la paix, désapprouvées par la Syrie et l'Union soviétique. Il était l'adversaire des entreprises unilatérales. Pour lui, elles revenaient à céder du terrain sans rien obtenir de concret en échange. D'autre part, il était très agacé par Sartawi, un homme qui travaillait en dehors de la bureaucratie et du cadre politique de l'OLP, menant sa diplomatie au nom du Fath - un organisme à la fondation duquel Kaddoumi lui-même avait participé - comme s'il était l'émissaire personnel d'Arafat. On ne peut pas demander à un ministre des Affaires étrangères d'applaudir les activités politiques d'un ambassadeur itinérant qui se moque de l'autorité de son ministère et ne rend de comptes directement qu'au chef de l'État.

Tout cela pouvait se comprendre, mais le résultat était une catastrophe pour nous, et aussi, je le pense, pour les Palestiniens.

La situation fut encore aggravée par la résolution du treizième Conseil national palestinien, qui se réunit au Caire entre le 21 et le 25 mars, alors que la campagne électorale israélienne approchait de son dénouement. C'est ce conseil qui adopta l'importante Résolution 11 qui demandait l'établissement d'un Etat national indépendant dans une partie de la Palestine, ce qui représentait un grand pas en avant.

Mais pour le franchir, il avait encore fallu noyer le texte sous la rhétorique, et c'est ce qui frappait l'Israélien moyen à première vue. La presse israélienne décrivit cette résolution comme une grande victoire pour les extrémistes palestiniens, et les quelques experts qui savaient lire entre les lignes se tinrent coi. Pire encore, le Conseil adopta une résolution qui n'autorisait les contacts qu'avec les Israéliens anti-sionistes, désavouant ainsi une nouvelle fois nos rencontres, du moins en théorie.

Nous avions fait de notre mieux, mais le jour des élections notre liste, Sheli, n'obtint que deux sièges. Même ce maigre résultat passa presque inaperçu, parce que quelque chose de terrible, qui assombrissait tout le reste, s'était produit pour la première fois dans l'histoire d'Israël: l'aile

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