droite ultra-nationaliste avait remporté les élections. Menahem Begin, l'apôtre du Grand Israël, l'ennemi mortel de toutes les aspirations palestiniennes, accédait au poste de Premier ministre.

Je revis Sartawi à Paris, où Matti nous téléphona. Il avait lu dans la presse israélienne que le représentant de l'OLP à Bonn, Abdallah Frangié, avait annoncé qu'à la suite de la victoire de Begin en Israël, tous les contacts de l'OLP avec des Israéliens étaient suspendus.

Sartawi n'y croyait pas, il ne savait rien. Il donna donc quelques coups de téléphone, et me confirma la nouvelle: la décision avait bien été prise.

Cela m'ouvrait des horizons sur le fonctionnement de l'appareil de l'OLP. Personne n'avait rien dit à Sartawi de cette décision, qui le concernait au premier chef. Il avait pourtant bien fallu qu'Arafat approuve cette résolution, mais il ne s'était pas senti obligé de la faire appliquer. Cette façon de procéder se répéterait plusieurs fois par la suite.

Pendant la treizième session du Conseil national palestinien, qui s'était tenue au Caire en mars 1977, les tenants de la ligne dure avaient attaqué Sartawi, l'accusant d'être un traître à la cause palestinienne. Mais Arafat en personne était venu à son secours. Avant la conférence, dans un discours vibrant, il avait qualifié Sartawi de « grand patriote palestinien », et avait parlé en termes chaleureux de ses activités pour la cause, et particulièrement de ses contacts avec les forces progressistes d'Israël. Les quelque deux cents délégués s'étaient dressés et avaient chaudement acclamé Sartawi.

Mais la victoire de Begin venait une fois de plus de modifier l'équilibre délicat de l'opinion palestinienne face à ce problème, le plus controversé à l'époque, et qui le restera encore pendant des années, dans le mouvement palestinien.

- Une poignée de Palestiniens gros et gras sont tran¬

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