- Vous n'aviez pas besoin de retourner le couteau dans la plaie. C'est tout juste si vous ne vous frottiez pas les mains!

Ce fut vraiment un vol mémorable. Un paradis volant!

A l'aéroport de Rabat, nous fûmes accueillis par un monsieur en djellaba noire flottante. Après une brève conversation avec Sartawi, on nous fit monter dans une grande limousine et on nous conduisit dans une somptueuse villa aux abords de la ville où Ahmed Ben Souda, le chef de cabinet du roi, nous attendait.

Notre humeur, déjà excellente, devint euphorique. Ben Souda est un homme charmant. Au bout de quelques minutes nous étions lancés dans une discussion animée sur la poésie arabe, domaine où Matti excellait.

Après les poèmes vinrent les histoires drôles. Le calife Haroun el Rachid visite le palais d'un de ses vizirs, qui se trouve être plus beau que le sien. « A qui appartient le plus beau palais? » demande-t-il au fils du vizir. L'enfant doit choisir entre mentir, ce qui est un péché, et dire la vérité, au risque d'insulter le calife. Il répond: « C'est notre palais qui est le plus beau, maintenant que le calife y est. »

La porte s'ouvrit et deux autres messieurs furent introduits. L'un d'eux était Abou Marouan, l'ambassadeur de l'OLP à Rabat. L'autre était l'une des plus hautes personnalités de l'OLP, Khaled Al Hassan, le conseiller politique de Yasser Arafat, membre éminent du Fath, qui fait partie de la demi-douzaine d'hommes de l'entourage d'Arafat.

Après six années de rencontres, Hammami, Sartawi, Jirys, Abou Faysal, et deux ou trois autres, nous avions atteint le sommet. Sartawi nous raconta plus tard qu'il avait dit à Arafat:

- Ils n'ont vu que Sartawi, et encore Sartawi. Ils en ont assez. Il faut que d'autres personnes participent au dialogue!

Dès le premier instant, l'amitié la plus cordiale naquit entre Khaled Al Hassan et nous. Khaled Al Hassan est un

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