3) Que le roi s'adresse aux Juifs marocains [qui formaient, en Israël, la base électorale du Likoud] et leur demande de travailler pour la paix. C'était mon idée, que Matti et Khaled formulèrent de la manière suivante: Sa Majesté s'adresserait à tous les Juifs venus de pays arabes, leur rappellerait la longue tradition de fraternité judéoarabe, et leur demanderait d'user de leur influence en faveur de la paix.
4) Qu'après notre visite, qui était secrète, le roi invite au Maroc, officiellement et publiquement, une délégation du camp pacifiste israélien.
Quand je me réveillai le lendemain matin, le soleil brillait et j'avais une vue splendide sur la mer. Nous étions arrivés à Rabat après la tombée de la nuit et nous avions passé la soirée dans le palais de Ben Souda, qui nous avait conduits lui-même au Hilton de Rabat juste avantminuit. Il avait dit au directeur que nous étions des invités personnels de Sa Majesté, et nous fûmes traités royalement.
Nous prîmes tous les quatre notre petit déjeuner au Al Foroussia, où nous mangeâmes des plats marocains dont j'ignorais l'existence, de la soupe khareira et des œufs au miel. Puis nous montâmes dans la chambre d'Issam pour y attendre le coup de téléphone qui nous convoquerait chez le roi. Au bout d'une heure Khaled Al Hassan vint nous rejoindre.
Vingt-quatre heures plus tôt, Khaled Al Hassan n'était qu'un nom pour nous, un lointain personnage du comité central de l'OLP. Et maintenant nous étions intimes. Le temps passait, mais nous ne nous ennuyions pas. Quand des Palestiniens et des Israéliens se rencontrent pour la première fois, ils ont une foule de choses à se dire, à tirer au clair et à débattre. En quelques heures, il nous fallut condenser pour Khaled tout ce que nous avions dit à Issam en quatre ans. Heureusement, il avait l'esprit rapide. Nous avions aussi envie d'entendre son point de vue, d'entendre parler des réalités de l'OLP par quelqu'un d'autre que Sartawi, pour pouvoir comparer les deux versions.
- Ah, je suis content que tu sois là. Ils devaient