commencer à croire que j'étais seul, que je faisais semblant de représenter l'OLP, dit Issam, plaisantant à demi.

Nous apprîmes aussi des détails de l'histoire personnelle de Khaled. Il était né à Haïfa. Depuis des générations ses parents avaient été les gardiens de la grotte d'Elie, un site célèbre près de la ville, vénéré par les Juifs aussi bien que par les Arabes. Les jours des fêtes juives, la maison de son père était toujours pleine de rabbins. Il m'a demandé de lui apporter des photos du site tel qu'il est actuellement, et j'ai tenu ma promesse. Un bref instant, le triste souvenir de Saïd Hammami, et de sa maison que je n'ai jamais trouvée, me traversa la mémoire.

Je fus étonné d'apprendre qu'il avait beaucoup de respect pour Georges Habache, le leader extrémiste. Selon lui, Habache désirait la paix autant que n'importe qui, mais il ne pensait pas qu'Israël et les impérialistes y consentiraient jamais. Il ne voulait pas que l'OLP entretienne des illusions.

Pour Khaled, la soi-disant option jordanienne était ridicule. Le roi Hussein n'accepterait jamais la Rive Ouest sans Jérusalem. Khaled pensait qu'en fin de compte une sorte de fédération de l'Etat palestinien et de la Jordanie verrait le jour, et qu'elle pourrait comprendre Israël et le Liban. Il fut surpris quand on lui dit que certains Israéliens, parmi lesquels Eri Jabotinsky, le fils du célèbre leader nationaliste, avaient proposé à un moment une solution très voisine.

Les Etats du Golfe ne pourraient pas exister sans les Palestiniens. Il faudrait cinq ans pour les remplacer dans leurs emplois. Et tandis que les autres étrangers pouvaient être rapatriés des États du Golfe et de l'Arabie Saoudite, les Palestiniens n'avaient nulle part où aller. En outre, les Saoudiens craignaient de se les aliéner, ce qui pourrait provoquer leur radicalisation.

Quant à la Syrie, elle vivait de la guerre. Elle ne souhaitait pas vraiment récupérer les hauteurs du Golan, si cela signifiait la paix. En tant qu'État frontalier, défenseur du monde arabe, la Syrie en recevait cinq milliards de dollars par an. C'était une question d'argent, autant que

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