loin avec sa famille, et le bureau était généralement surveillé par des gardes du Fath. La propagande israélienne aurait probablement qualifié cet endroit de « nid de terroristes ».
Nous nous retrouvâmes tous le 1er janvier. Matti annonça que le Conseil israélien pour la paix israélopalestinienne allait commémorer le cinquième anniversaire de sa fondation à Jérusalem. Issam pouvait-il lui adresser un message? Sartawi alla dans la pièce voisine, passa une demi-heure à rédiger un petit texte, et revint nous le montrer. Il disait:
A l'occasion du cinquième anniversaire de la fondation du Conseil israélien pour la paix israélo-palestinienne, je vous adresse mes plus cordiales félicitations et mes meilleurs vœux. Votre lutte vaillante pour une paix juste au MoyenOrient, et l'immense courage dont vous avez fait preuve en reconnaissant et en défendant l'idée que cette paix ne pourra être réalisée qu'à condition de faire respecter les droits nationaux palestiniens, sous la direction de l'OLP, vous a valu l'estime de tous les sympathisants de la paix dans le monde. Je sais combien le prix que vous avez payé pour votre attitude courageuse a été lourd. Vos homologues palestiniens ont dû payer un prix encore plus douloureux. Des vies précieuses ont été perdues sur la longue route ardue qui mène à la paix. Saïd Hammami et d'autres camarades ont donné leur vie pour que nos deux peuples puissent vivre ensemble dans la paix et la coexistence. Que ces nobles exemples nous encouragent à continuer notre difficile combat pour la paix, jusqu'à ce que nous ayons atteint notre but commun et que les drapeaux de la paix flottent fièrement sur notre terre sainte.
En lisant ce texte, il me sembla qu'il y manquait quelque chose.
- Il faut que l'État d'Israël soit spécifiquement mentionné quelque part, dis-je. C'est ce que nos adversaires vérifient en premier. S'ils ne trouvent pas cette mention, ils traiteront tout le reste par le mépris.
Sans un mot, Issam reprit le papier et retourna dans l'autre pièce. Quand il reparut, il avait ajouté une phrase qui allait nous servir de slogan pendant les mois et les années