pas faite, le risque ayant été jugé trop grand. Cette fois-ci, il s'agissait d'entrer dans la tanière du lion en nous rendant à Damas. La quinzième session du Conseil national palestinien devait se réunir dans la capitale syrienne. Les élections à la Knesset se dérouleraient en juin.

Il fallait simplement obtenir que l'OLP invite une délégation pacifiste israélienne au CNP à Damas, de la même manière que d'autres délégations étrangères seraient invitées d'un peu partout dans le monde. Nous assisterions aux séances, prononcerions un discours pour exprimer nos bons vœux pour la conférence, et prouverions par notre présence même qu'un nouveau chapitre dans les relations entre nos peuples venait de s'ouvrir.

Je répondis sans hésiter que j'étais prêt à y aller, et que j'étais certain que Peled et Arnon seraient aussi d'accord, en dépit des dangers que cela représentait. Nous étions susceptibles d'être accusés de crimes variés, comme d'avoir des contacts avec l'ennemi, ou de pénétrer en territoire ennemi. Contrairement au Liban, la Syrie était universellement redoutée et haïe en Israël.

Afin de rendre l'idée plus acceptable pour les groupes de gauche de l'OLP, ainsi que pour les Syriens, Issam proposait que la délégation israélienne se compose de deux parties: nous trois, qui nous définissions comme des sionistes, et trois membres du parti communiste israélien. Etant donné les circonstances, je trouvai cela raisonnable.

J'avais deux choses à faire: écrire une lettre personnelle à Yasser Arafat pour lui expliquer la proposition, et parler en particulier à Meir Wilner, le chef du parti communiste israélien, pour obtenir son accord et le convaincre d'utiliser ses liens avec Moscou pour que les Soviétiques exercent leur influence sur leurs amis syriens et l'OLP.

Nous composâmes ensemble la lettre à Arafat. D'abord nous en parlâmes longuement, puis je rédigeai un brouillon qu'Issam corrigea, et ensuite je le tapai à la machine. Voici quelques extraits de cette lettre, datée du 14 mars 1981:

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