La quinzième session du Conseil national palestinien se réunit comme prévu à Damas en avril 1981.

Chaque fois que le CNP se réunit, le choix de l'endroit est de la plus haute importance. Le choix de Damas en 1981 signifiait que les extrémistes, qui servaient les intérêts syriens, bénéficieraient d'un avantage décisif.

Pour tout dirigeant palestinien en défaveur à Damas, le seul fait d'assister à la conférence présentait un risque grave. Sartawi était maintenant considéré comme l'ennemi numéro un des aspirations syriennes au sein de l'OLP. En se rendant à la conférence, il savait qu'il mettait sa vie en danger. Mais, à sa manière caractéristique, il s'y prit adroitement.

Il arriva à Damas en tant que membre de l'entourage personnel de Yasser Arafat. Il supposait, avec raison, que les Syriens n'oseraient pas s'attaquer à lui tant qu'il resterait près du chef de l'OLP, car cela aurait constitué un affront intolérable. Les Syriens n'étaient pas encore prêts à aller jusque-là.

A cette époque, Damas était engagée dans une petite guerre avec le Liban. Quelques jours avant le début de lâ session du Conseil, les Phalanges avaient déclenché une série d'événements destinés à entraîner Israël dans un conflit avec la Syrie. Ils avaient attaqué des positions syriennes dans la ville chrétienne de Zahla, un point stratégique d'importance vitale pour la défense de Damas contre une éventuelle invasion de l'ouest. Les Syriens réagirent violemment, assiégeant la ville. Les chefs maronites envoyèrent des S.O.S. à Israël, suppliant son gouvernement de sauver les chrétiens du génocide. En Israël, on pense généralement maintenant que tout le projet avait été conçu en collaboration avec le chef de l'état-major israélien, Raphaël Eytan, surnommé Raful, un nationaliste enragé, qui avait conféré avec les chefs phalangistes quelques jours plus tôt. Finalement, Menahem Begin évita le piège de la guerre. Mais il autorisa l'aviation israélienne à abattre des hélicoptères syriens. A cette époque, Begin faisait également office de ministre de la Défense. L'heure d'Ariel Sharon n'était pas encore venue.

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