Avec le Moyen-Orient au bord de la guerre, et une bataille qui se déroulait non loin de Damas, l'ambiance dans la capitale syrienne était plus belliqueuse que jamais.

Quand la discussion générale commença, les extrémistes lancèrent une attaque en règle contre Sartawi, condamnant tout contact avec des Israéliens, à l'exception peut-être des communistes.

Le leader de la faction pro-soviétique du Fath, Majid Abou Sharar (que j'avais rencontré à la conférence de septembre en 1979), nous attaqua violemment, déclarant que Matti Peled avait récemment dit qu'il avait tué des Arabes depuis l'âge de seize ans.

Il s'agissait bien entendu d'une double falsification. Ce n'était pas Matti mais Lova Eliav qui avait un jour fait cette remarque, et il avait ajouté qu'il ne voulait pas que cela arrivât à ses fils et à ses petits-fils. Tout un chœur d'extrémistes, d'agents syriens, lybiens et autres, se joignirent à Abou Sharar.

Sartawi n'était pas homme à se laisser faire. Vers la fin des débats, il demanda la parole, et commença à répondre à ses détracteurs. Un concert de huées le fit taire, et le président du Conseil, Khaled Al Fahoum, qui réside à Damas et qui est connu comme membre de la faction syrienne de l'OLP, lui retira la parole.

Sartawi réagit par un acte sans précédent. Non seulement il démissionna du CNP, mais il convoqua la presse étrangère pour lui expliquer sa démission, attaquant bel et bien la politique de la dictature syrienne et de ses agents dans la capitale syrienne. C'était un geste d'un courage sans pareil.

Voici sa déclaration, telle qu'elle fut transcrite par les agences de presse occidentales:

Depuis que le Conseil national palestinien, lors de sa treizième session de 1977, a adopté une résolution appelant à un dialogue avec les forces démocratiques progressistes en Israël et ailleurs, j'ai pris la responsabilité d'appliquer cette résolution.

Tout en rencontrant les forces dont il est question dans

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