Sartawi regrettait amèrement l'échec de son grand projet de nous faire venir au CNP de Damas. Il se rendait compte que si les forces pacifistes disparaissaient de la Knessett, et si un gouvernement du Likoud encore plus dur était réélu, cela représenterait un désastre pour son peuple.

Le 30 juin, toutes ces appréhensions se confirmèrent. Notre parti, le Sheli, essuya une terrible défaite, ne rassemblant que 8 681 voix, moins que le chiffre de 1 % nécessaire pour entrer à la Knesset. Quatre ans plus tôt exactement, dans l'euphorie qui avait suivi la divulgation de nos premiers contacts avec l'OLP, nous avions totalisé 27 281 voix. Si l'OLP avait décidé de détruire les forces pacifistes en Israël et d'obliger ce pays à l'attaquer, elle n'aurait pas pu mieux s'y prendre qu'au CNP de Damas.

Des deux côtés, c'était le triomphe des forces de la guerre dans leur alliance maléfique. Mais, après quelques mois d'abattement pendant lesquels je le vis très peu, l'énergie habituelle d'Issam reprit le dessus.

A la fin de notre série de rencontres en mars 1981, il m'avait dit en guise d'au revoir:

- La victoire et la défaite ne sont que des états d'esprit.

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Nous sommes dans le bureau d'Issam, qui domine la Seine.

Nous sommes convenus de l'opportunité d'une interview officielle pour Haolam Hazeh. Je le laisserai parler de son

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